Visite du quartier de l'ancienne concession française
Publié le 21/10/2013 | 4268 vues
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Cette visite était initialement prévue le lendemain. Ce quartier est devenu un quartier résidentiel chic, mais aussi de restaurants et de bars branchés. La concession française s'est installée à Shanghai en 1849 après la 1e guerre de l'opium. Ce sera la plus étendue (10 km²) et la plus prospère. Les années suivant, trois autres concessions françaises se sont ouvertes en Chine : une à Tianjin, une à Wuhan (où se trouve désormais le siège de PSA), et la 3e à Guangdong. Protégées par l'armée, ces concessions étaient territoire français.
L'équivalent des hutong, les ruelles étroites, est appelé lilong à Shanghai. A la fin du XIXe siècle, l'histoire de Shanghai a été ponctuée de soulèvements contre le pouvoir mandchou, mais aussi de conflits entre les seigneurs de guerre. De nombreux réfugiés fuyant les conflits cherchent asile dans les concessions étrangères de Shanghai, il ont été logés dans des maisons jumelées à l'architecture particulière, dite sino-européenne, les shíkùmén (石库门 pierre entrepôt porte). Ce quartier est synonyme de nostalgie pour les seniors de Shanghai, car autrefois 80% de la population habitait dans des shíkùmén. Pour les jeunes, c'est plutôt la perspective de passer une nuit blanche dans un quartier branché. Enfin, pour les touristes chinois venant des autres provinces, c'est un quartier presque européen.
Nous passons dans le quartier Xīntiāndì (新天地), siège des fashion weeks bisannuelles, et ses nombreuses boutiques de mode.
Et c'est à Shanghai que nous voyons notre première boîte aux lettres !
Ce quartier est entouré de buildings de bureaux, de nombreux businessmen vont déjeuner dans ce quartier et y discuter affaires. Shanghai est une des villes les plus internationales de Chine, les Shanghaiens ne sont plus étonnés de croiser des étrangers. Durant les années 20 et 30 du siècle dernier, Shanghai était surnommé le Paris oriental
Nous passons devant une salle de cinéma, le UME International Cineplex (新天地国际影城 Xīntiāndì guójì yǐng chéng), j'en profite pour prendre un dépliant des programmes. A l'affiche ce mois-ci : So Young, The Croods, Love Speaks, Iron Man 3, Django Unchained, Oblivion, American Dreams In China, Christmas Rose, Kuiball. Notre guide m'explique que le prix d'une place de ciné est aussi cher qu'en France.
Notre bus passe dans la rue de Huaihan (autrefois avenue Joffre), c'est une rue commerçante assez longue (5 km) plantée de platanes (de platanes français, disent les chinois). On en voit de moins en moins en Chine car ils sont décimés par les maladies. Mais à Shanghai, on projette d'en replanter, car leur ombre est très efficace. Pour compenser les nombreux buildings, et malgré le prix prohibitif du m² dans le quartier, la municipalité a aménagé de nombreux parcs.
Notre guide nous explique qu'il a découvert avec amusement que certains mots français ressemblaient étrangement à des mots chinois... mais ne signifiant pas du tout la même chose. Par exemple, le mot "fauché" se prononce à peu près pareil que 腹泻 (fùxiè), un mot chinois signifiant diarrhée. Ou alors, "chouchou", qui se prononce comme 叔叔 (shūshū) l'oncle en chinois. A l'inverse, les chinois trouvent des traductions romantiques à des mots étrangers, tel le parc de Fontainebleau devient "les érables rouges et les gouttes de rosée transparentes" (Fēng dān báilù 枫丹白露).