6e jour : Beijing → XiAn
Publié le 26/08/2013 | 4906 vues
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Nous prenons notre petit-déjeuner, nous quittons l'hôtel et traversons Beijing, direction l'aéroport. J'en profite pour prendre encore quelques dernières photos de la ville.
Notre guide nous donne une 2e expression pour se saluer : 你吃了吗 (Ni chi le ma? = avez-vous bien mangé ?). On l'utilise à tout moment de la journée, et il vaut mieux répondre par l'affirmative, sinon on ne nous invitera plus à déjeuner. Ensuite, elle nous explique comment on répond oui, c'est en fonction du verbe utilisé dans la question, cela me rappelle un peu le « yes I do » anglais.
Pourquoi les Chinois disent-ils toujours oui ? Notre guide nous explique en souriant qu'autrefois les livres étaient sous la forme de rouleaux et tablettes verticaux, l'écriture allait du haut vers le bas et non pas de gauche à droite comme maintenant. Quand on lisait chaque colonne, la tête allait du haut vers le bas, comme pour faire oui de la tête. D'où cette réputation de peuple chinois obéissant, surtout les femmes. A partir de 1956, les textes ont commencé à s'écrire de gauche à droite. Pour lire ces textes, on devait donc bouger la tête de gauche à droite et inversement. C'est ainsi que la nouvelle génération a commencé à dire non. Notre guide ajoute en riant que c'est sa version personnelle…
A propos de dire non, il y a encore peu de grèves et de manifestations en Chine. Pour organiser une manifestation, il faut d'abord en demander l'autorisation au gouvernement. Cette manifestation ne doit en aucun cas gêner les autres. Du coup, elle n'est plus très utile...
Notre guide attire notre attention sur la hauteur des immeubles et sur la rapidité de leur construction : un an et demi pour un immeuble de 30 étages. L'expansion urbaine est galopante : on commence déjà à construire à l'extérieur du 6e périphérique de Beijing. Alors que la famille du grand-père de notre guide habitent dans le centre, à quelques km seulement de l'emplacement où se trouve notre Novotel. A l'époque, l'agglomération s'arrêtait au 2e périphérique, au-delà c'était la banlieue, il n'y avait que des champs. Les Pékinois à revenus modestes commencent à s'installer à l'extérieur de Pékin... qui est également alimenté par l'exode rural.
La proportion de ruraux est passée de 75 à 60%, les prévisions annoncent 50% d'ici 30 ans (en France on était à 14% en 2011 d'après la banque mondiale). Mais il reste encore suffisamment d'agriculteurs pour assurer la production alimentaire. Les nouvelles générations de paysans ne veulent plus vivre à la campagne : il n'y a pas de bonnes écoles (et les enseignants sont mal payés), d'hôpitaux, pas de magasins à part les marchés temporaires. Pour les enfants des campagnes, aller à l'école c'est souvent synonyme de longues marches, même s'il y a de plus en plus de bus de ramassage scolaire (parfois les enfants sont emmenés en tracteur).
Le prix d'un appartement en ville est devenu très cher. Les chinois se plaignent beaucoup du coût de l'immobilier, mais s'il faut acheter, le Chinois achète sans hésiter. Dès 25 ans, le couple doit commencer à économiser pour acheter l'appartement du fils. Les prix montent car il y a plus de demande que d'offre. Dans certaines régions, les prix des logements peuvent valoir 30 à 40 fois plus que leur prix initial. En 2002, alors que notre guide faisait ses études, les prix atteignaient péniblement 2500 à 3000 yuan. Aujourd'hui c'est passé à 12000 yuan. Mais les salaires n'ont pas augmenté dans les mêmes proportions. Autrefois, 1 mois de salaire c'était 1 m² d'appartement. Maintenant, c'est plutôt 20 cm²…
Du coup, certaines femmes chinoises recherchent les hommes en se basant surtout sur la fortune de sa famille. Le coup de foudre, ça existe aussi, mais si le jeune homme n'est pas suffisamment argenté, les familles vont s'en mêler, et rappeler à la jeune fille qu'élever un enfant et lui payer ses études, cela a un coût.
Le taux de divorce a beaucoup augmenté. Le divorce n'existait pas dans le Chine féodale. En 1940-50, son teux était de 4% seulement.
Au temps de la Chine féodale, les femmes restaient à la maison. Ensuite, la génération des parents de notre guide, elles pouvaient pousser leurs études jusqu'à l'école secondaire. Certains allaient jusqu'à l'Université populaire (certains ouvriers méritants, 1 ou 2%, étaient choisis suite à un vote dans l'atelier et obtenaient le droit d'aller étudier).
La paie des travailleurs chinois inclut de nombreuses primes. Celles-ci ne sont pas imposables. Actuellement, les chefs d'entreprise n'augmentent pas beaucoup les salaires, afin de ne pas payer plus de charges. Ils augmentent les primes. Les salariés sont en général assez discrets sur le montant réel de leurs primes.
Autrefois, quelques centaines de yuan suffisaient à nourrir une famille. Désormais, ça paie à peine la bouteille du repas.
Quand notre guide était enfant, la grande majorité des familles chinoises n'avaient pas la télévision. Celle-ci, qui était souvent en noir et blanc, était alors considérée comme un bien précieux. A partir des années 90, les ménages ont commencé à pouvoir se payer une télévision, un frigo, un vélo… Il fallait donner un dessous de table pour obtenir un coupon, et attendre pour avoir sa télévision, car la production n'était pas suffisante pour couvrir les besoins. Tous les magasins n'en vendaient pas, on était parfois obligé de louer un camion pour aller jusqu'à l'usine qui les commercialisait.
Le téléphone fixe s'est également démocratisé durant les années 90, son prix a été divisé par 4. Très vite, on est passé au portable. D'abord les gros modèles, aussi encombrants qu'une brique, occupant la moitié d'un sac à main, et plus il était gros, plus on était fier. Son propriétaire le gardait à la main pour que tout le monde le voie. Surtout qu'à l'époque, ces modèles coûtaient très cher : plusieurs milliers de yuan. Les Chinois ont également connu la mode des pagers. Puis les portables se sont miniaturisés.
Vers la fin des années 90, les climatiseurs ont commencé à faire leur apparition. Ensuite, ce sont les consoles de jeu pour les enfants. Puis les ordinateurs. Et enfin, les tablettes. A l'époque où notre guide faisait ses études à l'Université, seule la moitié des étudiants possédaient leur laptop. Désormais, tous les étudiants sont équipés… Et ils même parfois 2 téléphones portables.
L'Université est payante. Et les Universités privées sont très chères. Notamment les Conservatoires d'Art, les Universités des langues étrangères et d'archéologie. En 2002, le salaire des parents de notre guide était de 1800 yuan/mois chacun en moyenne. Ils devaient payer les frais de scolarité universitaires de leur fille, qui étaient de 10000 yuan/an. Autrefois, les étudiants travaillaient pour payer leurs études. Désormais, la nouvelle génération, très gâtée, bénéficie de l'argent de poche des parents.
Les citadins bénéficient d'un système d'assurance sociale. Pas les ruraux. Mais le système chinois est différent du nôtre : les frais de santé doivent être d'abord acquittés par le patient. parfois, il doit verser un conséquent dessous de table pour être opéré plus vite. Au bout d'un délai variant entre 6 mois et un an, une partie des frais officiellement engagés sont remboursés par l'Etat. Cette partie est variable selon la branche dans laquelle le patient travaille (fonctionnaire, ouvrier, etc). Le patient peut choisir librement son hôpital.
Adoptée le 28 octobre 2010, la Loi chinoise sur l'Assurance Sociale est entrée en vigueur le 1er juillet 2011. Elle a pour objectif de mettre en place le premier système d'assurance sociale unifiée dans le pays.
La médecine chinoise traditionnelle revient à la mode. Par exemple, lorsqu'un couple souhaite avoir un enfant, leurs parents vont chercher une ordonnance de produits traditionnels pour renforcer la santé de la future maman (et ce n'est pas très bon à avaler, en général). Les laboratoires pharmaceutiques développent même des formes galéniques basées sur ces plantes traditionnelles.
Il n'y a pas de campagne de vaccination systématique des personnes âgées contre la grippe. La grande variabilité des virus grippaux pose problème. Le H5N1 a été mauvais pour le tourisme.
Nous arrivons à l'aéroport, notre guide s'occupe de l'enregistrement des bagages. Mais apparemment, il est interdit de transporter des bouteilles d'alcool dans les bagages en soute. Maman et moi ne buvant pas d'alcool , nous n'avions jamais eu l'occasion de nous poser ce genre de question. Mais un des membres du groupe a dû renoncer à la bouteille de whisky qu'il comptait ramener.
Nous passons aux papouilles, le personnel de sécurité est très cordial. J'avais l'espoir de passer ma bouteille d'eau avec un petit fond d'eau restante (parfois en France ça passe) mais là, on me demande de la terminer avant et de la jeter. Je fais « ganbei », l'agent de sécurité rigole. Pour d'autres personnes du groupe, ça se passe moins bien : une bouteille de lotion antimoustiques, pourtant moins de 100 ml, est quand même saisie
Nouvelle restriction, mais nos appareils photo et camescopes ne sont pas concernés (enfin en principe, vu qu'en général on s'intéresse plutôt aux mAh dans le cas des batteries…), les batteries de plus de 160 kWh sont interdites à bord des avions.
Nous achetons une bouteille d'eau au distributeur. Les bouteilles à 2 yuan sont épuisés, nous en prenons une à 4 yuan, de marque Cestbon, en Français dans le texte. Nous payons avec un billet, et sommes soulagées de voir que l'appareil rend bien la monnaie.
Il y a une possibilité de wifi gratuit, mais pour les voyageurs étrangers, ils doivent aller demander un code au centre d'information, qui évidemment se trouve dans un autre hall…
L'embarquement est prévu pour 10h25, mais à 10h45 personne n'a encore bougé. Enfin, ls premiers passagers se lèvent. Apparemment, on ne fait pas d'annonces sonores pour annoncer l'embarquement. Ou alors, elles sont très discrètes…
Le vol est un A321 de la compagnie China Eastern.
Nous avons droit à un déjeuner, nous avons le choix entre bœuf + nouilles, et porc + riz. Le premier est excellent, quoique un peu poivré. Un vrai plateau repas, sur une ligne intérieure ! Cela fait bien 20 ans qu'on n'avait pas connu ça en France…
Nous avons droit à un film (Blanche Neige et le chasseur), sans nous distribuer le moindre écouteur. Heureusement, quand on branche des écouteurs de baladeur (prise jack classique) dans le trou du bas, sans enfoncer à fond, on a le son ! Le film est en anglais sous-titré en chinois, et nous n'en verrons pas la fin : durée du vol trop courte.
Quelques turbulences, fort heureusement de courte durée. Le personnel navigant n'est pas d'une amabilité débordante ni d'une très grande délicatesse. Au moment de la descente, une des hôtesses a brutalement relevé le dossier du siège de Maman qui s'était endormie. Bonjour le réveil !
Atterrissage à Xi'an, ancienne capitale chinoise pendant plus de 1300 ans. Notre guide nous dit que l'aéroport est à 49 km de la ville, mais à cause des embouteillages, on peut mettre jusqu'à 1h30 pour y accéder.
Nous récupérons nos bagages dans un hall flambant neuf (notre guide nous dit qu'il a été construit en 2011, à l'occasion de l'exposition d'horticulture de Xi'An. L'aéroport actuel lui date de 1991. Le précédent était situé près des remparts de la vieille ville, il a été fermé à cause des nuisances sonores qu'il générait), puis nous les rassemblons près de la sortie afin de que des bagagistes s'occupent de les mettre dans le car.
Nous passons devant l'affiche du 4e festival de cinéma populaire de Xi'an. Les soldats de l'armée en terre cuite sont vraiment le signe distinctif de la ville…
Nous déjeunons dans le restaurant de l'aéroport, au dernier étage.
Malgré le repas pris dans l'avion, j'ai encore faim. Comme toujours, le choix des plats est vaste.
Le wifi est gratuit (LeXianKongChu). Notre guide m'obtient le code qui est 00000000…
Nous faisons la connaissance de notre nouveau bus et notre nouveau chauffeur. La glacière est en panne, du coup les bouteilles d'eau sont bradées à 5 yuan les 2. par contre, le bus est mieux équipé que celui de Pékin : il y a des poignées qui permettent d'accrocher quelques affaires. Les dossiers se relèvent correctement, et les ouvertures de la clim se ferment bien.
Xi'an (à bien prononcer en deux mots) est une ville qui compte plus de 8 millions d'habitants. Elle connaît une croissance foudroyante. Les immeubles de 30 étages poussent comme des champignons après la pluie du printemps, comme dit notre guide, sur le tracé de l'unique ligne de métro (d'autres lignes sont prévues, mais comme à chaque fois qu'il creusent, ils trouvent une armée de terre cuite ou une merveille archéologique d'intérêt équivalent, cela bloque le chantier…).
Nous passons près d'une centrale électrique chimique (et non pas nucléaire, comme je le craignais au départ). A Guangdong, ils ont des centrales hydrauliques.
Notre guide nous annonce que nous avons été surclassés : l'hôtel Grand Mercure est plein à cause d'un séminaire. Du coup, nous coucherons au Sofitel voisin.
Visite du musée du Tombeau de l'empereur Yangling
Visite des remparts
Hôtel Sofitel
L'hôtel partage un parc avec le Mercure et le grand Mercure. Il se trouve non loin du siège gouvernemental de la province.
Le WIFI est gratuit dans le hall et dans la chambre. Identifiant accor, mot de passe 6666. Il est suffisamment rapide pour que je puisse enfin uploader toutes mes photos et les rapatrier sur mon PC en France…
La chambre du Sofitel est magnifique : superbe salle de bain toute en transparences, douche et baignoire, WC à part (avec comme toujours son combiné téléphonique), kleenex, pèse-personne translucide, seul le sèche-cheveux est défectueux. La surface de la chambre est immense, plus de 30 m² sans compter le balcon. Le minibar est posé sur une table basse près de la télé. Le frigo (sous la télé) n'est pas branché. 2 bouteilles de 550ml sont offertes. En cas d'incendie, il y a des masques à gaz dans l'armoire. On peut également faire la demande d'un tapis de yoga et d'un kit sportif à la réception (mais bon, ça va, on est suffisamment claquées comme ça)
Air conditionné (que nous coupons). Un coffre-fort est fourni, mais comme toujours nous ne l'utilisons pas
Nous nous retrouvons dans le hall à 20h15 pour dîner, car la salle du restaurant où nous dînons se trouve dans l'autre aile. Après un cheminement assez long dans un couloir exposant des tableaux, nous arrivons dans un hall encore plus magnifique que le nôtre.
Le repas est un buffet délicieux, avec des saveurs de tous les pays, y compris la France. Il y a même un plateau de fromages. Notre bon vieux Chaumes a été canonisé pour l'occasion (St Chaumes, pourquoi pas ?). Côté dessert, une fontaine de chocolat ravit tous les gourmands.
Au retour, nous aimerions visiter le jardin de l'hôtel. Nous demandons aux portiers, en cherchant le mot jardin dans notre dictionnaire anglo-chinois car leur niveau d'anglais n'est pas suffisant. Ils appellent un collègue qui, tout sourire, nous invite à le suivre « I'll be your guide ». Il nous fait monter dans une voiturette. Mais à l'arrivée, toutes les lumières du jardin sont déjà éteintes. Du coup, estimant que ce n'est pas très safe de nous laisser nous balader dans la nuit noire, il nous ramène à notre hôtel (apparemment, c'était sa route). Nous insistons pour lui laisser un pourboire.
Nous oublions de brancher l'antimoustique, mais n'avons pas été importunées par ces charmantes bestioles.
Demain, réveil à 7h00. Nous quittons l'hôtel à 8h30 pour aller visiter l'Armée en terre cuite. Petit-déj disponible à partir de 6h00.